Poutine visite Marioupol lors de son premier voyage dans la ville déchue

Le président russe Vladimir Poutine a effectué une visite surprise à Marioupol, ont rapporté dimanche les médias officiels, sa première visite dans la ville depuis sa capture après un long siège au début de l’offensive de Moscou en Ukraine.

Le voyage intervient après qu’un mandat d’arrêt a été émis contre Poutine par la Cour pénale internationale, au sujet de la déportation présumée par la Russie de milliers d’enfants ukrainiens pendant le conflit.

La Russie a assiégé Marioupol au début de son offensive l’année dernière, détruisant les aciéries d’Azovstal, le dernier bastion des forces ukrainiennes dans la ville.

Selon l’agence de presse officielle TASS dimanche, Poutine s’est rendu à Marioupol en hélicoptère samedi et a fait le tour de la ville, parfois au volant d’une voiture.

Il a visité plusieurs sites et s’est entretenu avec des habitants, et s’est vu présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de la ville.

L’arrêt de Poutine à Marioupol intervient après sa visite surprise en Crimée samedi pour marquer le neuvième anniversaire de l’annexion de la péninsule.

La télévision d’État russe l’a montré visitant la ville portuaire de Sébastopol sur la mer Noire, accompagné du gouverneur local nommé par Moscou, Mikhail Razvozhayev.

Razvozhayev a déclaré sur l’application de messagerie Telegram que Poutine devait participer à l’ouverture d’une école d’art pour enfants par liaison vidéo.

“Mais Vladimir Vladimirovitch est venu en personne. Lui-même. Au volant. Parce qu’en un jour aussi historique, le président est toujours avec Sébastopol et les habitants de Sébastopol”, a-t-il déclaré.

La Russie a annexé la Crimée en 2014 à la suite d’un référendum non reconnu par Kiev et la communauté internationale.

S’adressant au Forum économique mondial en Suisse en janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il visait à reprendre la Crimée, bien que Moscou ait refusé de l’inclure dans d’éventuels pourparlers de paix.

– Mandat ‘annulé’ de la CPI –

La visite de Poutine est intervenue après que la Cour pénale internationale a émis vendredi un mandat d’arrêt à son encontre pour “déportation” d’enfants ukrainiens.

Kiev affirme que plus de 16 000 enfants ukrainiens ont été expulsés vers la Russie depuis le début du conflit en février 2022, dont beaucoup ont été placés dans des institutions et des foyers d’accueil.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré à l’AFP que Poutine était désormais passible d’une arrestation s’il mettait le pied dans l’un des plus de 120 États membres de la Cour.

Le dirigeant russe de 70 ans n’a pas commenté publiquement le mandat, mais le Kremlin a rejeté sa validité comme “nulle” puisque la Russie n’a pas reconnu la compétence de la CPI.

La décision du tribunal basé à La Haye a précédé la visite du dirigeant chinois Xi Jinping à Moscou lundi pour signer des accords présentés comme inaugurant une nouvelle ère de relations.

La Chine, un allié majeur de la Russie, a cherché à se positionner comme une partie neutre dans le conflit ukrainien, exhortant Moscou et Kiev à ouvrir des négociations.

Mais les dirigeants occidentaux ont critiqué à plusieurs reprises Pékin pour ne pas avoir condamné l’offensive russe, l’accusant de fournir à Moscou une couverture diplomatique pour sa campagne.

– Accord sur les céréales prolongé –

À Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les deux parties avaient convenu de prolonger un accord qui a permis à l’Ukraine, un important exportateur de céréales, de reprendre ses exportations après que ses ports de la mer Noire ont été bloqués par des navires de guerre russes.

Mais il y avait désaccord sur les termes.

Le ministre ukrainien des Infrastructures a déclaré que l’accord avait été prolongé de 120 jours, mais une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou avait accepté une prolongation de 60 jours.

L’accord négocié par la Turquie et les Nations Unies en juillet 2022 avait permis le passage sûr des exportations et avait déjà été prolongé de 120 jours en novembre.

Les combats sont désormais concentrés dans la région orientale de Donetsk en Ukraine, en particulier dans la ville de Bakhmut.

Des frappes russes ont frappé samedi la ville voisine de Kramatorsk, tuant deux personnes et en blessant 10, a déclaré le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko, qui a accusé Moscou d’avoir utilisé des bombes à fragmentation lors de l’attaque.

Des journalistes de l’AFP à Kramatorsk ont ​​entendu une dizaine d’explosions se déclencher presque simultanément peu avant 16H00 locales (14H00 GMT) et vu de la fumée s’élever au-dessus d’un parc du sud de la ville.

Une femme est morte sur les lieux des suites de ses blessures, ont-ils vu.

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